lundi 15 juin 2009

+ de hard! 1.2



Jeunes gens, une fois n'est pas coutume, il est question ici de votre éducation. En effet, ma vocation de disquaire ne me servirait qu'à arroser des citronniers si je ne prenais pas le temps de vous parler d'un des meilleurs groupes de la terre, Coalesce!
Que les bienheureux fans passent leur chemin. Et ceux qui sont trop vieux, ou trop sourds aussi.

Il y a des tonnes de choses à dire sur cet excellent groupe qui participa grandement à fonder la scène hardcore telle que vous la connaissez maintenant ou l’avez connue il y a quelques années. Je me contente de souligner quelques aspects évidents qui le prouvent, en toute subjectivité, il va sans dire !

Coalesce fait une des musiques les plus brutales de tous les temps. À ranger aux côtés de Dillinger Escape Plan, Breach, Napalm Death, Converge ou Refused

Coalesce ne se fait pas chier comme tous les autres groupes de rock ; en 15 ans d’existence ils splittent plusieurs fois quand ils en ont marre de leur gueules respectives et ne se donnent même pas la peine de venir jouer en Europe, ce qui change enfin ces prochains jours.

Certains membres ou ex-membres de Coalesce ont joué ou jouent dans de très bons groupes comme The Casket Lottery, The Get Up Kids ou encore Tarentel.

Coalesce préfère vendre des flasques à whisky ou des mugs à café plutôt que juste des t-shirts. Ils font partie des êtres humains qui aiment bien boire.

La musique de Coalesce dépasse allégrement les limites du hardcore. J’en veux pour preuve leur incroyable album de reprise de Led Zep paru en 98 (newsletter 08) et, sorti en 96, leur split single avec Napalm Death.

Sean Ingram a un chant qui enterre tous les hardcoreux new-yorkais couverts de shorts, de bandanas et de chemise de tatoos. Sa voix gutturale saute aisément des hurlements terrifiants à du chant groovy en voix claire, en passant par des passages parlés.

Le guitariste de Coalesce, Jes Steineger, est un pro de tantrisme, dans une interview il raconte qu’à l’époque leurs shows étaient tellement intenses qu’il se masturbait en jouant. Ce qui prouve que Coalesce aiment bien la vie et que leurs concerts doivent être vraiment de la balle !

Maintenant qu’ils reviennent sur le devant de la scène, après de très longues années de silence radio, Coalesce se font très généreux. Le magnifique « Salt And Passage » 7’’ est sorti en 2007. À l’heure où je vous parle leur nouvel LP « Ox » est en route pour le Dab, avec ces 14 nouveaux morceaux. Le groupe a également annoncé la parution prochaine d’un Ox Ep avec d’autres nouvelles compos.

Les compos de Coalesce sont torchées et hymnesques à la fois. Ils jouissent surtout d'une déconstruction rythmique monstrueuse que ne renieraient ni leurs potes de Botch ou de Boys Sets Fire, ni les plus jeunes de Between The Buried And Me ou de Burnt By The Sun, pour rester dans les B.

Les mecs de Coalesce sont vraiment très sympas, ils pensent à leurs encore trop rares fans et répondent même à Diego quand il leur pose des questions sur leur forum. Pour le private-jokisme fanatique.

Les textes de Coalesce sont vraiment super, même si on les comprend rarement. Ca vaut la peine d'aller checker leur lyrics. Un petit exemple Son of Son of Man and the testament of all thoughts little. It dulls the spark begging all who dare dream back into denial where so called “legends” drive mini vans and forgot they could break and bleed on the god damned floor and never feel so damn alive.

Le nouvel album sort en différentes versions, vinyl et cédé, ce qui prouve qu'ils ne font pas si mal de rester chez ce petit label qui aime tant le bel objet, malgré leur sale tendance à traiter leurs artistes comme des chaussettes, j'ai nommé Relapse, ever heard about it?!?

OX sera disponible sous peu chez Disc-à-Brac. Y a déjà du son sur notre mypace.

COALESCE seront en concert le lundi 22 juin au Dynamo de Zurich, on a des billets, miss them and go to hell.

mardi 9 juin 2009

+ de hard! 1.1

Si le printemps vous donne envie de vous replonger dans l'intégrale de Death Cab For Cutie vous avez sans doute raison mais ne passez pas à côté des quelques merveilles de rock couillu sorties ces derniers temps, ou à paraître avant la misère musicale des mois d'été.

La petite merveille à moitié inattendue d’abord ; j’ai nommé les bienheureux MINSK, et pas uniquement parce qu’ils ont un nom super mais surtout parce que c’est le seul groupe qui s’attache encore les tympans de tous les fans de Neurosis. Ceux-là même qui finissent par en avoir plus que leur claque d’Isis et de la pléthore et demi d’imitateurs plus ou moins inspirés du maître Turner et de sa clique bien pensante. With Echoes In The Movement Of Stones, le deuxième album des 4 de Chicago commence sur les chapeaux de chenilles avec 1 tube de 6 minutes, puissant, brutal et envoûtant. La formule de ce morceau comme des suivants est certes bien connue. Montées interminables, lead aigue, tournoyante et répétitive à souhait, rythmiques tribales, voix doublées, triplées, et plus si affinité, hurlements puissant en guise de backings, gros riffs dignes de Torche dans ces meilleurs moments (Three Moons), passages instrumentaux laissant entrevoir les influences non-occidentales du groupe (Consumed By Horizons Of Fire), parties chantée avec une voix claire limite (la dernière partie du très 70’s Means To An End ou encore le très Depeche Modesque Requiem:From Substance To Silence), rajoutant des couches et des couches même quand on en peut plus. Bref encore un de ces groupes qui tente de dépasser le rock, d’atteindre l’au-delà. Comme tout le monde en fait. Mais là où Pelican, Cult Of Luna et autres finissent par limer tous leurs points forts à force de chercher l’équilibre, Minsk creuse ses sillons à la machette atteignant toutes les limites en un album condensé et finalement très efficace.