vendredi 28 novembre 2008

Les chants de Matt Elliott

Après les Failing Songs et les Drinking Songs, l’Anglais expatrié et éparpillé Matt Elliott clôt son triptyque des chants du désespoir avec cet excellentissime Howling Songs. Comme les machines et les ordinateurs de son projet electro/jungle/drum'n'bass The Third Eye Foundation, les violons, guitares et pianos de ses prods folk dégagent une noirceur intrigante, une violence étouffée. Écorché vif s’il en est, cet infatigable chasseur de vérités et de mélodies primordiales, continue son chemin de croix vers les profondeurs des souffrances humaines. De la musique vocale sacrée évoquant sans peine le Nom de la rose, aux vertiges du folklore slave qui sentent bons les danses autour du feu, des chansons d’amours brisés (Song For a Failed Relationship) aux hommages aux opprimés (How Much In Blood), ces chants hurlent toujours, certes, mais avec une beauté précieuse, une finesse rare et une justesse hors du commun.

Au passage, c'est marrant comme le vocable Howl et ses dérivés, dans les titres d'album, reflètent toujours des songs noires, crasseuses mais toujours plutôt down tempo, et rarement hurlées, je m'en vais de ce pas écouter le merveilleux Howl de Black Rebel Motor Cycle histoire de vérifier ça, et me remettre de Matt Elliott, par la même occasion... Ffff éprouvant...

mardi 25 novembre 2008

On aime bien la jeunesse

Surtout quand ils font de la bonne musique...



Ou qu'ils font semblant d'en faire...



Alors pour la petite histoire, la première vidéo c'est le premier single de l'album de Kitty, Daisy & Lewis, 3 frangins londoniens de 15, 18 et 20 ans qui font de la musique américaine old-school, sur du matos old-school, et qui le font bien! Vous n'avez pas fini d'en entendre parler...

Et le deuxième est une preuve de plus de la grande puissance thérapeutique et pédagogique des Thermals, si, si, je vous assure : pendant qu'ils font ça ces gamins sont pas en train de jouer avec des armes à feu ou (pire?) d'écouter Tokyo Hotel...
Ce tube interplanétaire se trouve sur The Body, The Blood, The Machine parut il y a déjà un moment mais toujours trés bien placé dans nos charts internes.

Hardi petit!

mercredi 19 novembre 2008

Mighty Melvins!

Il n’est pas question ici de vous faire l’historique des Melvins, cet immense groupe de rock, mais de vous présenter une somptueuse version de leur avant-dernier album, A Senile Animal, paru en 2006 chez sieur Patton. Il s’agit maintenant d'une pièce précieuse adressée aux fans, d’un objet de luxe. Et, quand je dis luxe, je pense plus à une piscine en forme de guitare en Patagonie qu’à une coupette à Montreux. Cet excellent album de King Buzzo et Dale, accompagnés de leurs jeunes potes de Big Business (argh le fantasme des deux batteries...) trouve enfin l’écrin qu’il lui fallait, grâce aux généreuses écuries HydraHead, connue tant pour leurs oreilles que pour leur goût du bel objet. Elles poussent ce coup-ci le vice très loin, jusqu'à en sortir plusieurs versions, toutes très limitées. 4 disques de couleur illustrés, 4 pochettes différentes, le tout dans un packaging en carton épais. Et très cher of course, que voulez vous, quand on aime on ne compte pas. On en a quelques-unes et on vous prévient, quand y'a plus y'a plus!

lundi 17 novembre 2008

THE STANDARD - Swimmer

Dans la vie, on prend des baffes. Ach ja ! Mais faut quand même bien le dire: certaines font beaucoup plus mal que d'autres ! Ok. Je ne t'apprends rien. Tu fais le malin, tu ricanes, tu me méprises alors qu'il t'arrive aussi de pleurer seul(e) dans ton lit ; avec un brin de cynisme - ze baffe, tu l'as déjà expérimentée à diverses reprises, que ce soit dans tes relations avec les êtres humains (& ceux qui ne le sont guère), au boulot, à la maison devant ta pile de linge sale, en famille (allô, 'y a quelqu'un ?), ou encore lorsque tu sens ta santé défaillir au terme d'un weekend marathon Jägermeister-Coca (... mais qui peut bien être l'imbécile qui a inventé cela ? DAMNED !) au coeur de ta salle de rock lausannoise favorite... Pourtant, Didier Bourdon et ses copains chasseurs dans le Bouchaunois insistaient déjà sur le fait qu'il faut absolument distinguer "la bonne baffe" de "la mauvaise baffe"... Soyons donc résolument positifs aujourd'hui: exit "les mauvaises" qui t'empoisonnent la vie, à l'image de ce dimanche matin, tes yeux entrebaillés, en sévère opposition avec la grisaille d'un mois de novembre qui part vite en couille (dis voir, on met un "s" à "couille" dans ce cas de figure ?), tes cheveux et tes pantalons slim qui puent la fumée, alors que tu viens tout juste de réaliser avec une brutalité (quasi) hors du commun, entre deux comas léthargiques, que c'est quand même le sacrosaint repas de famille qui t'attend dans moins d'une demi-heure... Tu ricanes encore ? Mais ZUT à la fin ! Je suis convaincu que cet étalage de ma vie privée te touchera droit au coeur car mon témoignage de "sale fan" est d'ores et déjà emblématique. Mais oui, avoue-le, il y a quelque chose qui résonne en toi, à la lecture de mes mots: ça ressemble à la chanson que t'écoutes en boucle, mais oui, celle qui a été écrite rien que pour toi, que ce n'est pas possible autrement, tellement paroles & musique sonnent "juste", identiques à chaque petit pas, back & forth, au coeur de ze jungle existentielle... TRUST ME. Et ne manque pas ce qui suit, sinon je ne donne pas cher de ta peau.

Aujourd'hui, je rends hommage à cette "bonne baffe" qui semble éternellement se diluer dans le temps, la beauté du geste, une lenteur d'empereur, la gracieuse main qui surgit du néant pour balayer l'espace jusqu'à ta face impure, dans un laps de temps incommensurable et démentiel... Of course, t'as la joue qui pique. C'est cinglant. T'as également ton zizi qui ronronne & ton oreille qui bourdonne, crie au génie et danse la gigue. Tu découvres que THE STANDARD est un groupe de rock américain. Tu te renseignes et réalises qu'avant ce "Swimmer", aux multiples qualités cathartiques, deux disques majeurs, "Albatross" (2005) et "Wire Post to Wire" (2004), ont déjà hanté plus d'un rocker sensible et exigeant. Ô joie ! Tu viens à peine de te plonger corps et âme dans leur nouvel opus qu'on t'assure déjà sincèrement, à ferveur déployée, que ceux d'avant sont tout aussi excellents, voire même encore meilleurs, plus sombres, plus post punk/cold wave, bref, toujours plus dans le sens de ce que tu caresses !... Râhhh, ça te rappelle une autre trouvaille, même si la musique diffère quelque peu: Mark Kozelek et les Red House Painters: un nom culte qui te hante jusqu'au jour mémorable d'un album déniché dans un bac à occases d'une grande surface, entre les bijoux de Madame et les huiles essentielles de Monsieur. Ze "bonne baffe" qui claque suivie immanquablement par la découverte progressive et euphorique d'une oeuvre considérable qui s'empare violemment de tes tumultes intérieurs, les magnifiant avec une délicatesse sans nom.

Enfin, tout de même ! Restons objectifs. THE STANDARD: encore une équipe de garçons en costard-cravate de fossoyeurs, me diras-tu ?! Eh bien, non ! Point de chichi à la INTERPOL ! Ces garçons-là ont vraiment la classe ! Càd la modeste ! La plus belle, forcément. Et puis faut bien le reconnaître, c'est si triste qu'on n'entende jamais parler d'eux. On les aime jusqu'au bout de leurs doigts magiques, on désire ardemment que leur musique soit chérie par un plus grand nombre, que leur appellation contrôlée circule comme la peste bubonique au Moyen Âge et s'inscrive en lettres de sang sur les portes, à la manière de ces EDITORS ou THE NATIONAL qui ont récemment fait péter tous les scores. Bref, bombons le torse à chaque "Tu connais THE STANDARD ?" que nous prenons plaisir à dispenser aux pauvres ignorants, comme si nous étions les détenteurs d'une mission divine, en étroit rapport avec la Vérité ultime... Mais surtout, restons honnêtes, il faut quand même l'avouer: ça nous fait bien plaisir, ce genre de formations quasi inconnues au bataillon, du type de celles qu'on aurait vachement envie de pousser en avant, qu'il suffirait juste d'un petit quelque chose, sans doute, pour qu'elles explosent au firmament des grands groupes mais qu'en fin de compte, on préfère les garder pour soi, bien au chaud, ces trésors sonores, comme un secret d'état jalousement gardé à l'abri de l'hyper-médiatisation qui, elle, ne manquerait pas d'annihiler tout sentiment d'intime communion avec Rock'n'roll, l'électrique Seigneur rédempteur. Bref, à mon tour de te faire confiance. Et crois-moi sans détour lorsque j'affirme que les gentlemen de THE STANDARD écrivent des chansons intelligentes aux mélodies attrayantes, des morceaux pop qui exigent parfois une écoute attentive pour s'installer durablement dans tes méninges, conscientes de leur éloquence, malgré leur absence de structure radiophonique traditionnelle, avec cette voix torturée qui n'est pas sans rappeler les débuts maniérés d'un certain Brian Molko ("Through The Walls"). Accueille chaleureusement le velouté de ce piano crépusculaire. On te chérit. Embrasse ces guitares incisives ; comme des pétales de rose noire dans ta bouche. On te malmène avec "Sunday Eyes". Lève-toi et danse ! Tous tes sens en alerte ; quel bonheur lorsque tu prendras grand plaisir à marcher sur les braises encore fumantes de "Into The Fall"... Un festival d'illuminations.

Fichtre, il se passe tellement de choses au coeur de la grande salle de bal de THE STANDARD. Les chandeliers vacillent, les ombres virevoltent sur les murs. L'art contemporain devient enfin accessible. Tu vis une époque formidable.

http://www.myspace.com/thestandard

vendredi 14 novembre 2008

The New Year "s/t"


The New Year, pour ceux qui auraient le malheur de l'ignorer, est la suite logique de ce qui fut l'un des meilleurs groupes les plus ignoblement ignorés des années 90, j'ai nommé Bedhead, auteur de trois albums et d'un poignée de EP's, et dont on ne saurait suffisamment recommander "What Fun Life Was", qui, déjà rien que pour son titre, vaut le détour.
S'il vous faut absolument une étiquette, The New Year jouent du rock, mais laissent le gras et les décibels aux autres. Ils ont sorti leur troisième album en septembre, et nous feront l'honneur de fouler les planches du Bad Bonn le lundi 17 Novembre.
Décrire la musique du nouvel an est difficile. Louer leur aptitude à pondre de jolies phrases est déjà beaucoup plus aisé. On relèvera notamment la suivante: "There are things some people classify as pleasures, that just before I die I'll have no regret having missed: camping, and orgies, and places on the body I've never kissed".
C'est sorti sur Touch & Go, et c'est beau.

jeudi 13 novembre 2008

L'avenir appartient aux vieux...

Tandis que ça fait déjà quelques années que les majors ne sortent plus de jeunes groupes pop-rock prêts à tout pour révolutionner l'histoire des charts et que les indés s'épuisent à la course au dernier truc branchouille qui fera exploser la hype pendant plus de 3 mois. Et que tous les kids des écoles d'art s'acharnent à mixer la plus bête mélodie avec qui une couche de banjo, qui une couche de bouzouki, qui une couche de tablas (les claviers c'est has-been), force est de constater que les vieux, eux, savent tirer leur épingle du jeu. Petite démonstration avec ceux qui innovent (et c'est tant mieux) et ceux qui n'innovent pas (et c'est pas plus mal)


Les jeunes vieux :

DAVID BYRNE & BRIAN ENO "Everything That Happens Will Happen Today"
GRACE JONES "Hurricane"

Bon Grace Jones, moi je croyais qu'elle était morte et enterrée avec toute sa panoplie de Bond Girl, sa classe 80's, ses coupes de cheveux improbables, et son excellente idée de mêler "de manière inattendue disco et reggae" (merci Wikipédia) Beurk! Ca ressemble à une mauvaise blague comme ça. Enfin moi dans les années 80 j'écoutais Henri Des et c'était pas mieux... Bon toujours est-il que vu que la mode est à ressusciter les vieilles gloires plutôt que de les laisser crever de faim, on a pas fini de juger les comebacks des papys du rock et des mamies de la disco. Alors quand cette grande dégaindée androgyne au passé plus que mouvementé réapparait elle a intérêt à le faire bien si elle ne veut pas être récupérée par la star'ac ou le reggaeton. Cap passé haut la main vu que si Grace Jones a une qualité c'est celle de bien savoir s'entourer. Pour ce Hurricane qui surgit après un hiatus de 20 ans on retrouve son contemporain Eno (120 ans à eux deux...), Sly Dunbar, Tricky et bien d'autres. Et le résultat est des plus classieux, sombre et torturé par moment, un peu dub crasseux, un peu trip-hop, un peu Bowie, un poil indus, un poil reggae bien sûr. Tous les morceaux ne sont pas franchement incroyables mais rien que le single Corporate Carnibal vaut le détour. Et les remixes aussi. Et le booklet aussi. Quand on a eu la classe dans la pire des décennies c'est difficile de pas l'avoir en 2008.

Et puis Eno, qui ne chôme jamais lui, ça c'est sûr, a eu la bonne idée de redégotter son vieux pote David Byrne, encore un presque hyperractif, pour une 5ème collaboration après près de 30 ans de hiatus. Donc dans la période préhistorique on a les 3 chefs d'oeuvre de Talking Heads, que vous connaissez tous (non? dehors! Allez, revenez, je vais vous expliquer... une autre fois...) puis à l'époque des Barbares qui se font Rome on a cet ovni de "My Life In The Bush of Ghosts" bon ovni c'est pas très pertinent quand on parle de ces deux énergumènes là, je vous l'accorde. Reste que c'était moyennement audible, contrairement aux Lumières de "Everything That Happens Will Happen Today" Ca c'est de l'album, du grand album, avec des vrais morceaux, avec des vrais refrains et des vrais couplets. Mr Eno compose ses jolies plages electro-gospels bien balancées, audacieuses sans êtres inaccessibles et Mr Byrne pose sa Voix là dessus. Il se rentrent un peu dans le cadre (l'inénarrable Strange Overtones), rajoutent des choeurs, des vrais instruments, une bonne dose d'optimisme et passent le tout à la moulinette magique d'Eno. Voilà, comment faire un disque! Ah, quelle joyeuse fraîcheur de bon goût! Les fins connaisseurs de musique de "vieux qui après les années d'errance qui suivent les années de gloire se remettent finalement dans le droit chemin" feront forcément la comparaison qui s'est imposée à mon esprit. Le Mighty Rearrenger de Robert Plant. Rien de tel pour se remettre de Rollo Tomasi!


Les vieux jeunes :
MOTORHEAD : "Motorizer" & AC/DC "Black ice"



Est-ce bien nécessaire? Bon alors cette fois je serais sans merci, ceux qui ne connaissent pas Motörhead peuvent sortir! (Et non c'est pas de l'élitisme!) Damned, que dire? Disons que Lemmy (sortez encore...) est la preuve que Dieu existe (je vais pas me faire un ami). Parce que, sans la Grâce Divine, Lemmy serait en enfer avec de la coke et des putes. Mais il est sur terre avec sa verrue et sa machine à sous. Et à intervalle régulier il est dans un studio à cracher ses tubes avec ses potes Mike et Phil, et à intervalle régulier il fout sa tannée à tous les petits crétins qui s'imaginent qu'ils sont lourds, et rock, et méchants, et subversifs, et dirty, et dark, et... bref. Et ceux qui disent que c'est toujours le même album qui en sort ont tout compris. C'est le SEUL album, qu'il s'appelle Motörizer, Bastards ou Ace Of Spades. C'est ce truc que Raël fera écouter à ses potes quand ils lui tendront d'un air dubitatif une grenouillère brodée d'une tête de mort.

Si Motörhead reste assez underground finalement (difficile à croire mais vrai) ça n'est pas le cas de AC/DC. Quand en octobre 2008 un groupe de rock vend plus d'1,5 million d'albums en une semaine personne n'y croît vraiment. Cela ne correspond ni à l'état du marché du disque, ni à la conjoncture économique en général. Alors sans vouloir vous entraîner dans des suppositions socio-économiques scabreuses, j'aurais tendance à penser que la loi absolue du rockeur indé de bon goût qui dit que plus c'est de la merde plus ça vend, celui-là même qui arrête d'écouter Arcade Fire quand ça fait la grande scène du Paléo, a des limites. Et que si elle se vérifie souvent c'est en tout cas pas dans ces extrêmes les plus fous. Car on a beau dire, si AC/DC n'ont qu'un seul riff, ils savent s'en servir à bon escient. Et la musique de stade est une musique à part, qui a ces qualités et ces règles, certains les subliment, d'autres les ridiculisent. Et AC/DC font partie du sublime. Et l'on a beau être scotché par Black Cobra à l'Usine, détruit par les basses de Sun 0))) ou ne jamais se remettre des DBs imposées par My Bloody Valentine reste que la pyro des Stones, Springsteen dans des arènes, Favez sur la place de la Riponne ou le riff des frangins Young font toujours leur petit effet et donnent au redbull un arrière-goût de lait maternel.
Et non c'est pas du populisme!




vendredi 7 novembre 2008

Satyricon, the Age of Nero





Alors pardon mais si. Satyricon, c'est ludique. On se poile à mort sur ce nouvel album, les poses devant le miroirs, les exercices d'hélicoptères faits faire à nos cheveux, le hair guitar à tord et à travers, le hair double grosse caisse impossible à faire, les moues evil et les courses à travers l'appartement les bras en l'air, tout es faisable dans la plus chouette décomplexion avec crédibilité puisque c'est presque encore du black. Dans la même veine que le précèdent "Now, Diabolical", les morceaux sont à nouveaux conçus pour être des hits appris par cœur dès la deuxième écoute. Et puis le son est joli, pas soulant ou indigeste pour deux sous, ça chie, c'est pas trop propret et les "tapitapitapitapitapi" de la batterie apporte une touche de subtilité, parce que les riffs sont tout de même passablement cheesy (mais comme on les aiment). Et la pochette est zoulie...


blacky time

Rorcal, Myrra, Mordvynn, Marayaa



pas un reproche à faire à cet album d'une cohérence démoniaque. la lourdeur des morceaux vient d'un autre monde, où tout est gigantisme, où l'athmosphère est écrasante, où vos poumons éclatent lors de la première inspiration. on vous enfonce encore et encore dans des abymes inconcevables, on vous gifle, on vous harcèle. Il n'y a pas de repos possible malgré la lenteur de la messe, scandée par une voix heavy as fuck. le plus fascinant c'est que vous ne pouvez pas arreter la machine en route. Cet album vous dévore, sans que vous eussiez envie d'un répis. Ce n'est que sur le dernier riff, s'arretant brusquement, que vous parvenez enfin à relever la tête et mettre un terme à votre abandon. Pendant septante-quatre minutes, vous vous perdez dans le ventre d'une goule colossale...
Myrra, Mordvynn, Marayaa est le premier volet d'un tryptique... vivement la suite donc.

mercredi 5 novembre 2008

THALIA ZEDEK BAND

Bien loin de la myriade de femmes-prétextes qui ornent les pochettes d’albums des smalas américano-canadiennes post-country et des anglaises qui gratifient le public de jolies gambettes derrière un clavier cheap et d’un joli sourire derrière un tambourin, se trouve Thalia Zedek. Superbe et magistrale prêtresse de l’obscurité. Elle ouvre la bouche et tout le monde se tait. De son ventre se lève le vent glacial de la solitude. Thalia c’est la peste de Böcklin et l’odalisque d’Ingres en une mesure. La beauté déchue qui électrifie durablement l’échine. Cette trop courte descente aux enfers est produite par Mr Schneider, également responsable du dernier Unsane.